L’artisanat occupe une place très importante au Togo. Il est connu pour sa diversité et son authenticité. C’est un secteur à forte valeur ajoutée qui génère chaque année de nombreux emplois. Il faut dire que l’art du travail manuel s’est énormément développé au fil des années et on trouve plusieurs femmes de nos jours qui se lancent dans certains métiers de l’artisanat considérés traditionnellement comme masculins (photographie, horlogerie, mécanique…).
Pour une femme, exercer un métier traditionnellement dit d’homme, c’est prendre le risque de se heurter à des refus ou résistances soit de son entourage ou de sa propre famille. Elle préfère encore se réfugier dans les domaines très féminisés comme la couture, la coiffure de peur d’être concurrencée ou de ne pas pouvoir s’en sortir par la suite.
En Afrique et au Togo notamment, elles sont de plus en plus nombreuses ses femmes dynamiques et créatives qui ont décidé de changer les clichés en se formant et en travaillant dans les secteurs dits masculins sans craindre le regard des autres. Elles ont choisi de faire la différence et de se faire connaitre de partout par leurs œuvres.
‘’Après avoir raté mon BEPC, mon papa a voulu me mettre en apprentissage dans la coiffure ou la tresse. Je n’ai pas voulu car ma passion était dirigée vers les montres et je voulais apprendre à les réparer pour faire la différence d’avec les métiers manuels réservés aux femmes. Mon entourage me décourageait au point où lorsque j’allais finalement apprendre l’horlogerie, je mentais aux gens que j’étais bijoutière afin qu’ils cessent de me regarder bizarrement’’, nous a confié Madame Happy, horlogère à Lomé depuis plus d’une vingtaine d’années.
En effet, cela n’a pas du tout été facile pour elle, mais elle a tenu malgré tous les commentaires moins encourageants. Elle a persévéré et est pratiquement la seule femme au Togo qui tient les rênes de ce corps de métier qu’est l’horlogerie.
‘’ J’ai beaucoup réalisé grâce à l’horlogerie et je suis très fière d’avoir choisi ce métier, je ne regrette rien de tout mon parcours. Je suis reconnu un peu partout par le biais des médias qui viennent s’entretenir avec moi ’’, ajoute-t-elle.
C’est également le cas de bien d’autres femmes à l’instar de la jeune Odile Essowè Tchaou, qui a fait des études en génie civil et est également cheffe d’entreprise, créatrice de la marque de chaussures pour homme “Edem Shoes”.
Ces femmes audacieuses et talentueuses sont des exemples inspirants pour les générations futures, démontrant qu’il est possible de réussir dans n’importe quel domaine, indépendamment des stéréotypes de genre. Leur détermination et leur créativité ouvrent la voie à une plus grande égalité des sexes et encouragent d’autres femmes à poursuivre leur rêve sans se laisser décourager par les normes préétablies.
Firmine Mignanou